Mémoires de Bâmiyân

Falaise de Bamiyan ©ALB

Falaise de Bamiyan
©ALB

Palais de Tokyo, samedi 11 mars, de 14 h à 22 h, entrée libre

Présentations, projections (films et photographies) et dialogues investiront les nouveaux espaces du Palais de Tokyo de 14 heures à 22 heures. Les Pieds sur Terre (France Culture) est partenaire de cette opération.

Un web documentaire, www.memoiresdebamiyan.fr, spécialement créé à cette occasion, retrace notamment le parcours des résidences organisées à Bâmiyân et donne la parole à des personnalités afghanes.

Seize ans après la destruction des bouddhas de Bâmiyân, l’Institut français, l’ambassade de France et l’Institut français en Afghanistan proposent, en collaboration avec le Palais de Tokyo, une journée de réflexion sur l’empreinte laissée dans les esprits par cet événement et sur sa place dans notre perception de l’histoire contemporaine.

Portée par une actualité dense et souvent tragique, la mise en scène des violences faites par des groupes terroristes aux trésors archéologiques de l’humanité fait depuis 2001 tristement recette. Le dynamitage des bouddhas de Bâmiyân sur ordre du pouvoir taliban en mars 2001 reste dans les mémoires comme moment emblématique de cette entreprise de fabrication contradictoire de l’amnésie : en disparaissant, les bouddhas ont acquis une notoriété presque inespérée auprès de la communauté internationale. Le processus est pernicieux, efficace. La lutte idéologique à coup d’images et d’amputation ostentatoire de l’histoire clive les opinions publiques, fait progresser le doute, distille une concurrence fallacieuse entre la vie des pierres et celle des hommes, promeut le scandale au détriment de la réflexion.

Dans la paisible vallée de Bâmiyân, les niches évidées attestent toujours, seize ans plus tard, de cette volonté d’éradication, de liquidation sauvage d’un passé prétendument idolâtre, passé séculaire où se succèdent religions et civilisations.

Il fallait reprendre le fil de cette histoire : quinze ans après cette liquidation spectaculaire, que restait-il de cette offense, de cette violence ? Tout au long de l’année 2016 artistes plasticiens, écrivains, journalistes, cinéastes ont été invités à séjourner quelques jours au pied des monumentales niches, à y rencontrer la population qui y vit. Les processus de réflexion et de création qui ont surgi de cette confrontation avec ces lieux et cette histoire uniques constituent le premier fil rouge de cette journée commémorative du 11 mars. Pour lui donner sens et profondeur, pour ouvrir des perspectives, des personnalités afghanes, syriennes, iraniennes et françaises sont invitées en contrepoint à venir faire partager leurs réflexions sur ce qui est en jeu : mémoire, puissance des images, manipulation des opinions, place de la pensée, des intellectuels et des artistes dans un monde hanté par la violence.