Fontaine-lès-Dijon : un professeur afghan dans la cité de saint Bernard

Les Fontainois Laurent Vignard et Étienne Gille entourent Hasmat Sadate. Photo Gilles Taillandier

Les Fontainois Laurent Vignard et Étienne Gille entourent Hasmat Sadate.  Photo Gilles Taillandier

L’association Amitié franco-afghane accueille actuellement Hasmat Sadate, professeur de sciences et responsable de laboratoire à Tcharikar. Rencontre.

Créée en 1980, l’association Amitié franco-afghane (Afrane) oeuvre notamment à la construction de locaux scolaires et à la formation de professeurs en Afghanistan. Comptant plusieurs bénévoles à Fontaine, elle accueille actuellement Hasmat Sadate, professeur de sciences et responsable de laboratoire à Tcharikar. Marié et père de deux filles et d’un garçon, celui-ci est venu observer les méthodes de travail au lycée d’Auxonne et au collège de Genlis avant de continuer son séjour de formation à Paris et Nantes. Rencontre avec un acteur engagé de la scolarisation des filles et garçons afghans (propos traduits par le Fontainois Étienne Gille, président national d’Afrane).

Comment s’est dessiné votre parcours professionnel ?
« Après des études secondaires à Tcharikar, je suis parti à l’université de Kaboul où j’ai obtenu une licence de sciences. Depuis 2003, j’ai la responsabilité du laboratoire du lycée (primaire au bac) de Tcharikar et j’enseigne aussi auprès des classes supérieures. »

Quels sont vos liens avec Afrane ?
« Ils sont réguliers depuis plusieurs années, concernant notamment les investissements matériels et la formation des enseignants avec la réception de professeurs français comme Laurent Vignard qui nous font progresser dans les cours avec expérimentation. »

Que change la scolarisation croissante depuis douze ans de la jeunesse afghane ?
« De plus en plus de filles vont à l’école et les villageois se mettent aussi à y envoyer leurs enfants. L’intérêt pour la connaissance a beaucoup augmenté. Les mathématiques et l’anglais sont les disciplines les plus prisées. L’arrivée d’Internet dans un nombre croissant de familles, couplée avec une meilleure éducation, ouvre encore davantage l’accès aux savoirs et permet une évolution des Afghans dans leur rapport au monde. »

Que manque-t-il pour faire encore progresser l’enseignement afghan ?
« Cette question est essentielle : la sécurité, l’élévation du niveau de vie et une aide internationale versée directement au gouvernement plus importante. »

Qu’est-ce qui vous a surpris dans l’enseignement français ?
« La longueur des journées pour les élèves et le fait qu’ils ont une cantine. Les nôtres étudient 4 heures quotidiennement sur place, six jours sur sept pendant neuf mois. »

Et à Fontaine ou dans le reste de la Côte-d’Or ?
« Le nombre de personnes qui ont un chien, l’aspect désertique des rues dans lesquelles les enfants ne jouent pas, preuve qu’ils jouent chez eux. »

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