15 juin 15 Sept. musée de l’Ordre de la Libération

L’exposition De l’Asie à la France libre. Joseph et Marie Hackin, archéologues et compagnons de la   Libération, organisée par le musée de l’Ordre de la Libération, le musée de l’Armée et le musée national des arts asiatiques-Guimet, retrace la vie de ce couple d’archéologues de renom, Joseph et marie Hackin, qui furent parmi les premiers à rejoindre la France libre en 1940. Joseph et marie Hackin Bras droit d’Émile Guimet, Joseph Hackin remplit de nombreuses missions en Asie et est détaché en qualité d’archéologue, en 1931-1932, à l’expédition Citroën Centre-Asie, dite la « Croisière Jaune ». Quant à sa femme, Marie Hackin, elle est à l’origine de la découverte, en 1937, du trésor de Begram. Leurs nombreuses campagnes en Afghanistan ont ainsi beaucoup apporté au monde archéologique que ce soit par leurs découvertes sur la rencontre des arts eurasiatiques entre la Chine, l’inde et la Grèce ou par leurs recherches sur l’art oriental, bouddhique, sassanide et indien.

 

JOSEPH ET MARIE HACKIN

Archéologues engagés, ils refusent la défaite et se rallient au général de Gaulle dès juillet 1940. À Londres, ils se mettent activement au service de la France libre avant d’être envoyés pour une longue mission politique et diplomatique en Asie et en orient. Mais, le couple n’y parviendra pas, puisque leur bateau est torpillé par un sous-marin allemand en février 1941, au large des îles Féroé. Joseph et Marie Hackin disparaissent dans le naufrage avec la quasi-totalité de l’équipage et des passagers. Ils sont faits, le 13 mai 1941, compagnons de la Libération à titre posthume.

 

UNE EXPOSITION EXCEPTIONNELLE

Afin de faire connaître deux figures méconnues de la France libre, le musée de l’Ordre de la Libération a décidé de programmer une exposition temporaire consacrée à Joseph et Marie Hackin, qui furent aussi des personnalités importantes de l’archéologie et du monde des musées de l’entre-deux guerres. L’objectif de cette exposition est de faire découvrir à un public non spécialiste leur engagement mais aussi leur carrière. Cette exposition à forte teneur archéologique et d’histoire de l’art permettra ainsi de présenter au public une thématique assez inattendue au sein des invalides – celle d’un pan de l’archéologie pionnière de la première moitié du XXe siècle – grâce à la coopération d’institutions muséales dont l’objet est a priori assez éloigné.

Ainsi, après la présentation biographique du couple compagnon de la Libération, le parcours muséographique revient sur leur travail archéologique. Le visiteur pourra ainsi admirer des pièces uniques comme le Bouddha de Païtâvâ ou les ivoires du trésor de Begram fruits des découvertes de Joseph et Marie Hackin. Le musée de l’Ordre de la Libération rend ainsi hommage aux archéologues et dévoile des extraits de prises de vues ethnographiques réalisées par Marie Hackin en Afghanistan.

Mais, il n’est pas possible de parler du couple Hackin sans évoquer leur engagement dans la France libre ; ainsi, l’exposition s’attache à présenter les conditions de leur engagement précoce auprès du général de Gaulle et détaille les responsabilités qui leur incombent, à la direction des relations extérieures de la France libre pour Joseph, ou dans l’organisation du Corps des volontaires françaises pour Marie.

Cette exposition biographique ouvrira ses portes le 15 juin 2018, à l’occasion des Journées nationales de l’Archéologie et coïncidera également avec la date anniversaire de l’appel du 18 juin 1940 du général de Gaulle qui marque les débuts de la France libre.

 

DES DECOUVERTES ARCHEOLOGIQUES EN ASIE AUX MISSIONS DIPLOMATIQUES DE LA FRANCE LIBRE  DES SCIENTIFIQUES DE RENOM

Né en 1886 au Luxembourg, Joseph Hackin arrive à paris au début du XXe siècle avant de devenir, en 1907, le secrétaire d’Émile Guimet, fondateur du musée Guimet. Diplômé de l’École des sciences-politiques et de l’École pratique des hautes études, il est nommé conservateur-adjoint au musée Guimet en 1913.

Naturalisé Français, Joseph Hackin est mobilisé en août 1914 dans l’infanterie. il participe aux batailles de la Marne, de Verdun et est affecté à l’armée d’orient en 1917. Blessé à trois reprises, il passe une année loin du front en 1916 afin de soigner ses blessures et soutient sa thèse durant cette période. Il est démobilisé en juin 1919 avec le titre de commandant de compagnie, la Légion d’honneur et la croix de guerre.

Nommé conservateur du musée Guimet en 1923, Joseph Hackin s’attache à moderniser le lieu avant de partir, l’année suivante, pour sa première campagne de fouilles en Afghanistan où il s’intéresse particulièrement aux bouddhas géants de Bamiyan.

C’est en 1928 qu’il épouse Marie Parmentier, surnommée Ria. Née en 1905 en Moselle, elle est également d’origine luxembourgeoise et suit les cours de l’École du Louvre quand elle rencontre Joseph Hackin. Naturalisée Française par son mariage, elle est, dès cet instant, étroitement associée aux recherches de son mari, aussi bien dans le cadre de ses missions en orient que dans ses travaux scientifiques au musée Guimet.

De 1929 à 1940, Joseph et Marie Hackin effectuent quatre missions archéologiques, notamment en Afghanistan où Joseph est nommé directeur de la Délégation archéologique française en 1934. C’est ainsi qu’en 1937, Ria dirige, en lien avec son mari, l’un des deux chantiers de fouilles du site de Begram, près de Kaboul.

En parallèle de ses travaux de fouilles, Marie s’intéresse de près aux conditions de vie des populations locales. Elle étudie les légendes et coutumes afghanes, collecte des objets (en particulier des vêtements), prend des photographies et filme, en noir et blanc et en couleurs, les fouilles de Begram ou les populations afghanes… Elle documente ainsi toutes ses recherches et celles de son mari.

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